NoamMère et enfant Pieter de Grebber, 1602 Etude du cas clinique Cette mère accouche six jours après terme et par voie basse d’un petit garçon, Noam, de 3,800 kg, son premier enfant. Noam prend le sein et fait une bonne tétée une demi-heure après la naissance. La mère a la sensation que la succion est efficace mais une crevasse se forme sur le mamelon droit, dès cette première tétée. La maternité dit à la mère de soigner cette crevasse au Mupiderm. Mon intervention Lors de la consultation, la mère m’explique qu’elle souffre d’un syndrome des ovaires polykystiques et d’anémie. Il convient donc de bien surveiller cet allaitement car il arrive qu’avec ces deux pathologies, la lactation puisse être insuffisante. J’observe la bouche du bébé et je constate que Noam est rétrognathe, son palais est très haut, il n’ouvre pas très grand la bouche et referme en serrant très fort. La succion en elle-même est bonne. L’amélioration de la prise du sein et les pansements au lait maternel sont efficaces rapidement car les crevasses sont refermées deux jours plus tard. Dans ce cas, le fait que Noam soit rétrognathe n’a pas aidé à une bonne prise du sein au début mais a pu être compensé par une amélioration de la mise au sein et de l’ouverture de bouche. |
GrégoireMère allaitant, Frederic Bacon Barwell, 1860 Etude du cas clinique Cette mère accouche trois semaines avant terme et par voie basse d’un petit garçon, Grégoire, de 3,000 kg, son premier enfant. De retour à la maison, la mère réussit à mettre Grégoire au sein en position ballon de rugby, avec des bouts de sein en silicone, mais les tétées sont très longues et très peu efficaces. Très vite, des crevasses se forment au sein droit et saignent. Grégoire prend très peu de poids et commence à dormir 7 à 8 heures chaque nuit. Le second pédiatre consulté par les parents demande à la mère de choisir entre le sein et le biberon. La mère choisit le sein et le pédiatre demande de donner 10 minutes chaque sein toutes les quatre heures. Le poids s’effondre car le bébé ne mange plus suffisamment. La mère décide de ne plus écouter le pédiatre et de donner le sein à la demande en complétant par un biberon systématiquement. Grégoire prend en moyenne 75 ml de lait maternel ou de préparation pour nourrisson, cinq fois par 24 heures. Le poids remonte et Grégoire va bien mais la mère n’est pas satisfaite. Mon intervention La mère me contacte lorsque son bébé a presque 5 semaines car elle voudrait pouvoir revenir à un allaitement exclusif.
J’observe Grégoire : il est très rétrognathe, sa mâchoire inférieure est décalée vers la gauche et sa succion est complètement désorganisée. Lorsque sa mère essaie de le mettre au sein, il ne prend en bouche que l’extrémité du bout de sein en silicone et ne déglutit que très peu. Nous essayons une tétée sans bout de sein en silicone et c’est un échec total car Grégoire n’arrive pas à prendre le sein en bouche : son menton glisse sur le sein et sa langue ne joue pas son rôle.Je regarde Grégoire prendre un biberon et ce n’est pas beaucoup mieux : il a beaucoup de mal à coordonner succion-déglutition-respiration, fait couler beaucoup de lait en dehors de sa bouche et ne prend que l’extrémité de la tétine en bouche. Je montre à la mère comment proposer le biberon pour que Grégoire place sa langue au mieux et puisse respirer régulièrement. La prise du biberon se passe alors beaucoup mieux.Nous voyons avec la mère ce qui est possible de mettre en place :
Les parents sont d’accord pour le protocole. Ils emmènent Grégoire chez leur ostéopathe habituel qui ne décèle aucun problème (!), puis vers une spécialiste des os du crâne qui ne voit pas non plus de problème (!). La mère pense alors à sevrer son bébé car elle voit bien qu’il tète très mal et pense qu’il n’y a plus d’espoir.
Je me permets d’insister pour qu’elle aille voir l’ostéopathe que je lui avais indiqué : celui-ci confirme que le grand hypoglosse est écrasé au niveau des cervicales, il détecte un souci au niveau des muscles orbiculaires de la bouche qui empêche Grégoire de placer ses lèvres correctement, il travaille sur le menton et remet la mâchoire en place. Juste après le rendez-vous, dans la salle d’attente de l’ostéopathe, Grégoire réussi à faire une tétée au sein beaucoup plus efficace. Mais dès le lendemain, la succion est à nouveau compliquée. Il faudra 5 séances d’ostéopathe pour que la succion se stabilise et que les tétées deviennent vraiment efficaces. Petit à petit, le menton avance un peu mais reste encore trop en retrait pour que Grégoire réussisse à prendre le sein sans bout de sein en silicone.Pendant ce temps là, la mère met en place des tirages de lait efficaces et la lactation remonte jusqu’à ce qu’elle puisse se passer de préparation pour nourrisson et nourrir Grégoire entièrement au lait maternel.Lorsque Grégoire a 3 mois, il réussi pour la première fois à se nourrir entièrement au sein (avec des bouts de sein en silicone), sans avoir besoin de biberons. Dans ce cas, le fait que Grégoire soit rétrognathe n’est pas le seul souci mais il a empêché un retour au sein sans les bouts de sein en silicone. |
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Bibliographie
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Dernière mise à jour : 26 janvier 2017 par Véronique Darmangeat