MarjorieLa Charité, Paul Dubois. Etude du cas cliniqueCette mère accouche deux semaines avant terme et par voie basse d’une petite fille, Marjorie, de 2,700 kg, son premier enfant. Au retour à la maison, Marjorie refuse totalement le sein. La sage-femme qui vient voir la mère lui suggère de donner au bébé des seringues de complément. Cela ne suffit pas car Marjorie prend 40 g en 8 jours. La mère passe donc au biberon tout en tirant son lait. Mon intervention Marjorie se réveille mieux mais n’est pas intéressée par la nourriture, elle régurgite beaucoup et se tord de douleur après chaque repas. Elle accepte parfois de prendre le sein avec des bouts de sein en silicone mais n’est pas efficace. J’observe Marjorie. Sa mâchoire est très crispée, elle n’essaie pas d’attraper mon doigt quand je lui présente sur les lèvres. Si je lui propose mon doigt dans la bouche, elle le tête mais elle serre tellement fort que la langue ne peut pas passer entre mon doigt et la gencive et elle me fait vite mal au doigt (je n’ose imaginer la douleur sur un sein). Quand je regarde son visage, je me rends compte qu’il est globalement plus serré sur son côté gauche. Sa mère tente de la mettre au sein : Marjorie ne réussit pas à ouvrir suffisamment la bouche pour prendre le sein, même avec un bout de sein en silicone. J’explique à la mère que si Marjorie ne tète pas au sein, c’est simplement parce que c’est beaucoup trop compliqué pour elle d’ouvrir la bouche puis de placer sa langue correctement. Je propose à la mère de l’emmener voir un ostéopathe pour l’aider à détendre sa mâchoire et toutes les tensions visibles au niveau de la tête et du visage. La mère est entièrement d’accord avec ce plan et Marjorie voit un ostéopathe le lendemain de notre consultation, qui est entièrement d’accord avec moi et travaille cette tension sur Marjorie. La mère ne voit pas de changement pour le moment. Elle est un peu découragée mais d’accord pour continuer en attendant le prochain rendez-vous d’ostéopathe. A 4 semaines, contre toute attente, Marjorie réussit à prendre le sein une fois, avec le bout de sein en silicone puis une autre fois le lendemain. Au cours des jours suivants, Marjorie réussit à prendre le sein environ trois fois par jour mais elle tète mal et s’endort sur le sein, a toujours faim après la tétée et prend donc son biberon habituel. Je lui propose de la revoir pour voir si on peut désormais améliorer la prise du sein et donc l’efficacité de Marjorie. Dans la cas de Marjorie, le biberon a été nécessaire pour réussir à la nourrir mais la mère a du apprendre à lui donner pour que son bébé puisse manger calmement. Une fois le problème de tension résolu, Marjorie a pu se passer du biberon sans aucun problème. |
NicolasAuguste Renoir ‘Mother and Child’ Etude du cas cliniqueCette mère accouche à terme et par voie basse d’un petit garçon, Nicolas, de 3,200 kg, son premier enfant. Mon intervention Elle m’explique que Nicolas pleure beaucoup après les tétées et est plus calme après les biberons. Elle lui donne 3 biberons de 150 ml par jour. Elle pense qu’elle « fait mal » avec son enfant et le vit très mal. J’observe le bébé qui ne présente pas de particularité, à part le fait qu’il soit très tendu. Sa courbe de poids est excellente puisqu’il pèse 5,500 kg. Je propose donc à la mère d’en parler avec le pédiatre du bébé. Je lui explique également que son bébé tète très bien et qu’il me semble que les biberons sont inutiles. Je lui propose donc de supprimer un biberon par jour et de faire le point sur la situation dans quelques jours. Une semaine plus tard, le pédiatre confirme le RGO et le bébé est mis sous Inexium : il arrête de pleurer après les tétées du jour au lendemain. Dans le cas de Nicolas, les biberons étaient complètement inutiles car si le bébé pleurait, c’était de douleur et pas de faim. Une fois la douleur supprimée, au vu de la prise de poids, il était clair que les biberons étaient en trop. |
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Bibliographie
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Dernière mise à jour : 26 janvier 2017 par Véronique Darmangeat