RelactationEtude du cas cliniqueCette mère n’a pas allaité son premier enfant par manque de soutien. Elle a mal vécu cette expérience et la ressent toujours comme un échec. Elle accouche 17 jours avant terme et par voie basse d’une deuxième enfant, une petite fille de 2,780 kg. A cet âge, la mère déclenche une grosse crise de sciatique à cause d’une hernie discale. Son médecin lui prescrit de la cortisone pendant dix jours. La mère peut poursuivre un allaitement exclusif malgré ce traitement mais c’était un assez gros dosage et elle n’est pas sereine d’allaiter son bébé avec cette dose de cortisone. Elle a peur que son lait ne soit pas parfait pour son bébé. Elle choisit donc d’allaiter le matin avant de prendre son traitement et le soir car il y a 6 h entre la dernière prise et la tétée. Lorsque sa fille a 6 mois et une semaine, elle se rend compte qu’elle n’a toujours pas « digéré » ce sevrage et qu’elle a du mal à tourner la page. Sa fille de souffre de reflux gastro-œsophagien et elle se dit qu’il serait préférable pour elle d’avoir du lait maternel, d’autant plus qu’elle est gardée en crèche la journée et qu’elle est malade en permanence. Si elle tente d’exprimer du lait, elle parvient à obtenir quelques gouttes. Mon intervention Elle me contacte via ma page facebook pour me demander s’il est envisageable de relancer sa lactation pour reprendre l’allaitement. La mère me répond qu’il ne va pas être possible de tirer son lait à cette fréquence car elle travaille la journée mais qu’elle va exploiter le week-end à venir pour tirer au maximum. Lorsque je la rencontre, son moral est remonté. Nous faisons le point ensemble sur sa santé, sa disponibilité, sa manière de tirer le lait et les besoins de sa fille. Je lui suggère de changer de tire-lait pour louer un Medela Symphony en double pompage. Nous essayons ensemble de remettre sa fille au sein qui accepte de faire quelques succions puis s’arrête car elle n’obtient pas de lait. J’explique à la mère que c’est très encourageant car sa fille est a priori d’accord pour reprendre le sein, à condition qu’il y ait du lait. Je lui explique également l’usage possible d’un DAL (dispositif d’aide à la lactation) pour donner envie à sa fille de reprendre le sein mais sans garantie de résultat vu l’âge de sa fille qui pourrait très bien refuser le tuyau du DAL. A l’essai du DAL, sa fille refuse le tuyau puis refuse totalement le sein sans le DAL. L’essai n’est donc pas du tout concluant. Je propose à la mère de mettre sa fille au sein quand elle est encore à moitié endormie pour la « réapprivoiser ». Mais la mère redoute désormais que sa fille refuse le sein et retarde le moment de lui reproposer le sein. 6 jours après notre rendez-vous, la mère réveille sa fille quelques minutes avant l’heure habituelle, elle est encore un peu endormie, dans la pénombre et elle prend le sein pendant 2 minutes. Au bout d’un mois de prise de dompéridone, le médecin ne renouvelle pas la prescription et la mère diminue pour arrêter progressivement la prise de dompéridone. La lactation diminue alors : la mère tirait 110 ml le midi, elle ne tire plus que 70 ml et sa fille n’est plus rassasiée après la tétée du soir. Un mois et demi après la consultation la mère part en vacances…et oublie son tire-lait. Je lui suggère de tirer son lait à la main. Mais la stimulation manuelle n’a pas suffit et la lactation a diminué un peu (60 ml le midi). Mais les tétées continuent à bien se passer. Le bébé a 8 mois et demi et tète 2 fois par jour les jours où sa mère travaille et 3 fois par jour quand sa mère est présente. Le lait que sa mère tire est apporté à la crèche pour le repas du midi et le gouter. La mère est satisfaite et souhaite que son allaitement se poursuive tant qu’elle aura du lait et que son bébé voudra téter. |
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Bibliographie
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Dernière mise à jour : 30 janvier 2017 par Véronique Darmangeat