Des difficultés multiplesEtude du cas clinique Cette mère a accouché à terme d’un petit garçon de 3,100 kg. L’allaitement a été difficile dès le début : les tétées ont tout de suite été très douloureuses et des bouts de sein en silicone ont été proposés à la mère à la maternité. La mère me contacte lorsque son bébé a deux mois car la situation s’est aggravée depuis une semaine : le bébé tète de plus en plus difficilement, pendant très longtemps et continue à faire très mal. Il pèse 4,100 kg. Mon intervention J’observe le bébé. Il est très rétrognate, présente un frein postérieur de la langue, n’ouvre pas suffisamment la bouche et sa succion est indécise, il ne sait pas toujours quel mouvement faire avec la langue. Tout cela m’aide à comprendre pourquoi les débuts ont été difficiles. J’observe une tétée. La mère ressent des douleurs des mamelons pendant toute la tétée, le bébé n’ouvre pas assez la bouche, il s’énerve au sein et déglutit peu. Si j’essaie de lui proposer le sein sans le bout de sein en silicone, il n’arrive pas à placer sa langue ni à ouvrir assez la bouche pour réussir à prendre le sein. Je propose à la mère plusieurs pistes :
La mère loue immédiatement un tire-lait et commence la stimulation après chaque tétée, elle commence également le fénugrec. 12 jours plus tard, la mère me rappelle. Elle n’arrive à tirer que très peu de lait et sa lactation n’a pas l’air de remonter. Je suggère à la mère d’augmenter les quantités de compléments mais elle m’explique qu’elle a essayé mais que son bébé n’arrive pas à prendre plus. Je lui suggère alors d’essayer de donner un biberon. Une semaine plus tard, le bébé tète toujours aussi mal et donne désormais l’impression d’attendre le biberon. La mère a du mal à s’en sortir entre les tétées, le tire-lait et les biberons. De plus elle continue à souffrir à chaque tétée. Cette décision de sevrage est très difficile pour la mère qui ne rêvait que d’allaiter son bébé mais devant la perte de poids et les difficultés d’alimentation de son bébé, elle a très peu de choix, d’autant plus que sa lactation ne redémarre pas et qu’un tire-allaitement n’est pas non plus envisageable. |
Un frein de langue très serréEtude du cas clinique Cette mère a accouché une semaine avant terme d’un petit garçon de 3,900 kg. Les premiers jours, le bébé a tété, avec des difficultés pour prendre le sein mais a réussi à obtenir du colostrum. Les tétées ont été douloureuses dès la début pour la mère. La mère fait appel à moi à 7 jours car le bébé n’arrive plus à prendre le sein, avec ou sans bout de sein en silicone. Elle tire donc son lait pour le donner au biberon. Sa lactation est parfaite, elle tire 500 ml par jour. Mon intervention J’observe la bouche du bébé : son palais est un peu haut, associé à un frein de langue court et inélastique. Le bébé ne peut pas tirer la langue pour prendre le sein. De plus il est rétrognate et serre un peu trop fort les mâchoires. Par contre, son ouverture de bouche est parfaite. Je propose alors à la mère :
La mère me recontacte tous les jours car elle a du mal à remettre son bébé au sein. L’ORL consulté trois jours plus tard confirme la nécessité de couper le frein de langue et pratique ce geste immédiatement. La mère est découragée : elle est très fatiguée et n’arrive pas à récupérer. Lorsque son bébé la réveille la nuit elle n’arrive pas à se rendormir et n’arrive pas à faire des siestes la journée. Sa propre mère est venue l’aider. Elle me rappelle deux jours plus tard pour me dire qu’elle souhaite arrêter l’allaitement. Elle a l’impression que son bébé n’y arrivera jamais et elle se sent trop fatiguée pour continuer. Et c’est la mort dans l’âme qu’elle passe son bébé au biberon. Mais elle a l’impression de s’acharner sur son bébé et le vit très mal. |
Bibliographie
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Dernière mise à jour : 9 février 2017 par Véronique Darmangeat