EmelineEtude du cas cliniqueCette mère accouche quinze jours avant terme et par voie basse d’une petite fille, Emeline, de 3,620 kg, son premier enfant. L’allaitement est difficile dès le début car Emeline a du mal à prendre le sein, elle s’énerve et dort très peu. Les conseils reçus à la maternité sont contradictoires. La mère a de vives douleurs aux mamelons. Des bouts de seins en silicone sont alors proposés. Le retour à la maison se fait à J3, le jour de la montée de lait. Emeline pèse 3,500 kg. Les seins sont très durs et Emeline n’arrive plus du tout à prendre le sein. A J15, visite chez la pédiatre du bébé qui pèse 3,600 kg, grâce aux compléments. La pédiatre suggère aux parents de me voir pour remettre en route l’allaitement et d’arrêter les compléments car la prise de poids est bonne. Mon intervention Je vois Emeline et ses parents à J16. Les compléments sont arrêtés depuis la veille. Je regarde la bouche du bébé qui a un aspect normal… jusqu’à ce que je propose mon doigt à téter à Emeline ! Elle laisse alors sa langue en arrière de la bouche, repousse mon doigt et n’arrive pas à le téter. Si je place moi-même mon doigt un peu plus loin dans sa bouche, elle ne le repousse plus mais sa succion est totalement incohérente : elle remonte l’arrière de sa langue, a du mal à l’allonger et parfois le mouvement de langue est presque bien. J’observe une tétée, les déglutitions sont peu fréquentes, les joues se creusent et Emeline est visiblement inefficace. J’explique aux parents que le mouvement de langue est incohérent et que la raison la plus fréquente pour cela c’est que le nerf moteur de la langue (le grand hypoglosse) soit coincé au niveau des vertèbres cervicales. Je leur propose donc de revoir l’ostéopathe pour lui poser la question et d’en profiter pour lui signaler qu’Emeline n’ouvre pas assez la bouche. J’envoie un message au pédiatre pour lui expliquer ce que j’ai observé, ce que j’ai proposé aux parents et que je pense que le grand hypoglosse est coincé. Le pédiatre me répond qu’elle aurait été bien incapable de voir cela, qu’elle est donc contente que les parents aient pris rendez-vous avec moi. La mère me recontacte à J24. La pédiatre me recontacte a J40 pour me dire que désormais Emeline est exclusivement au sein et se débrouille très bien. |
LouisL’Allaitement, figurine en porcelaine de Niderviller, XVIIIe siècle, Binoche et Giquello – Paris.Etude du cas cliniqueCette mère accouche une semaine avant terme et par voie basse d’un petit garçon, Louis, de 3,660 kg, son deuxième enfant. L’aîné a été allaité 13 mois sans souci particulier. L’allaitement commence mal car Louis n’arrive pas à maintenir le sein en bouche. Des compléments sont donnés en maternité pour qu’il reprenne du poids avant la sortie puis arrêté au retour à la maison, ce qui entraîne une nouvelle perte de poids. Lors de la visite chez la pédiatre à J17, celle-ci examine la bouche du bébé mais ne comprend pas ce qui pose souci lors de l’allaitement. Elle propose donc aux parents de me rencontrer et m’envoie un compte-rendu de son examen. Mon intervention Je vois cette famille à domicile à J21. La mère m’explique qu’elle tire son lait 4 fois par 24 heures, pour 70 ml en moyenne par tirage. Elle donne à son bébé trois fois par jour son lait à la seringue au doigt, en le laissant prendre les quantités qu’il souhaite. Elle le met au sein à chaque fois qu’il demande mais la prise du sein est très difficile et Louis lâche le sein très souvent. Je regarde la bouche de Louis et je remarque tout de suite une profonde rainure centrale sur sa langue. Le reste de la bouche est normal. J’explique tout cela aux parents et je leur propose de prendre l’avis d’un ORL qui connait bien ce type de freins de langue. En effet, ce frein étant épais, j’ignore s’il pourra être sectionné sans risque. L’ORL consulté une semaine plus tard confirme que le frein est très gênant mais qu’il ne peut pas le sectionner sans risque d’hémorragie. La mère choisi alors de poursuivre son allaitement de la même manière : mise au sein, tire-lait et compléments de lait maternel à la seringue au doigt. |
Bibliographie
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Dernière mise à jour : 26 janvier 2017 par Véronique Darmangeat