Travail et allaitement mixteEtude du cas clinique Cette femme a accouché à terme d’une petite fille. L’allaitement a bien démarré, la petite fille se porte bien. La mère fait appel à moi lorsque sa fille a un mois et demi car ses seins sont très lourds et durs entre chaque tétée. Mon intervention J’observe le bébé qui a une succion parfaite mais s’étouffe au sein. La mère a très mal dans les seins. Une sage-femme consultée a prescrit un traitement antifongique qui n’a donné aucun résultat. Nous mettons en place la méthode du drainage complet (voir la bibliographie) qui permet de réguler la lactation et l’allaitement se poursuit correctement jusqu’aux 4 mois de l’enfant. La mère doit alors reprendre le travail. Elle choisit de tirer son lait au travail pour qu’il soit donné au biberon par l’assistante maternelle. Mais la mère me rappelle car l’usage du tire-lait a relancé la lactation de manière démesurée : elle doit désormais tirer son lait toutes les heures et demi pour éviter l’engorgement, ce qui augmente bien sûr le problème. Nous utilisons des infusions de sauge officinale à raison de trois grandes tasses par jour. La situation s’améliore un peu mais n’est toujours pas satisfaisante pour la mère qui souffre d’avoir les seins très tendus. Les mesures habituelles de sevrage (espacement progressif des tétées) alliées à l’usage de persil en grande quantité ne sont pas suffisante. Cette mère me recontacte lors de la naissance de son deuxième enfant, un garçon qui souffre d’une maladie congénitale qui ne lui permet pas de téter correctement. La mère me recontacte alors car elle va reprendre le travail et ne veut pas revivre la situation qu’elle a vécue avec son ainée. Cette solution lui convient et elle arrive à ne garder que trois tétées par 24 heures au bout d’un mois. La reprise du travail se passe très bien et la mère est satisfaite. Pour cette mère, l’usage du tire-lait augmentait immédiatement sa lactation et la seule solution qui a fonctionné pour la reprise du travail a été de mettre en place un allaitement mixte 7 jours sur 7. |
Trop de lait empêche le travailEtude du cas clinique Cette mère a accouché à terme d’une petite fille. L’accouchement a été très compliqué et la mère est épuisée. La sage-femme qui fait le suivi en HAD impose à la mère des massages très douloureux pour drainer les seins. La mère souffre mais accepte car elle ne sait pas comment s’en sortir. Mon intervention J’observe le bébé qui présente une succion incertaine : elle tète parfois très bien et parfois ne sais pas quoi faire de sa langue. J’observe une tétée : le lait coule tout seul et le bébé ne fait aucun effort, elle se contente d’avaler le lait qui coule tout seul dans sa bouche. J’explique donc à la mère qu’il faut que l’on fasse attention si l’on veut faire diminuer la lactation car sa fille a besoin d’une lactation abondante pour réussir à se nourrir pour le moment. Les infusions de sauge sont inefficaces et les engorgements persistent. La petite fille prend bien du poids et se porte très bien, sa mère décide donc de continuer l’allaitement. Comme cette mère travaille en libéral, elle reprend son travail un mois après la naissance. Les premiers jours de travail, elle ne s’absente que 4 heures dans la journée mais ses deux seins sont à nouveau immédiatement engorgés de façon insupportables alors qu’elle a exprimé un peu de lait à la main au bout de 2 heures d’absence. Son médecin lui prescrit alors de la cabergoline en 4 prises de 0,25 mg toutes les 12 heures, tel que le préconise le Dr Hale en arrêtant toutes les tétées. Je lui suggère alors de ne drainer que le strict nécessaire aussi peu souvent que possible et l’encourage à demander des analyses de son taux de prolactine, ce qu’elle refuse toujours sans que j’arrive à comprendre pourquoi. Cette mère a tellement souffert de cet allaitement qu’elle refuse désormais l’idée d’allaiter un prochain enfant. |
Bibliographie
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Dernière mise à jour : 9 février 2017 par Véronique Darmangeat